Respectant une obligation légale, mais avec le souci d'accueillir dignement les gens du voyage, les autorités ont inauguré l'aire de Peillac, vendredi 27 avril 2018. Elle ouvrira officiellement le 9 mai.
Après un an de chantier, les bâtiments de béton sont flambant neufs. Située sur la route de Carentoir, au niveau du pont de Peillac, l'aire pourra accueillir ses premiers arrivants le 9 mai 2018. Elle dispose de six emplacements en mesure de recevoir douze caravanes. De locaux techniques, de blocs sanitaires, de pièces à vivre. Tout a été pensé pour héberger les familes nomades dans les meilleures conditions, de façon sécurisée.
Un système de prépaiement
Dans le local de gestion "une borne d'accueil permet d'échanger avec les voyageurs", indique Emmanuel Bertrand, directeur de Soliha, l'organisme chargé de la gestion de l'aire. Ce dernier sera de permanence les lundi, mercredi et vendredi, en plus des astreintes.
Pour l'approvisionnement en eau et en électricité "la partie technique est très importante. Une télégestion a été mise en place couplée avec un système de prépaiement très efficace". Les gens devront payer à l'avance afin de pouvoir bénéficier des fluides. "Tout est soumis à des systèmes de comptage, de micro-impulsions. On sera si les blocs sont piratés, s'il y a des surconsommations ou des sous-consommations anormales."
Pour le gestionnaire, ces modes d'utilisation "facilitent les rentrées d'argent et simplifient la relation entre le gestionnaire et les voyageurs", parfois soumis à quelques tensions. Le prix journalier sera de 2,50 € par emplacement, en plus d'une caution et des charges en eau et en électricité.
"Depuis la loi Besson, en 2000, les communes de plus de 5 000 habitants ont l'obligation de disposer d'une aire de stationnement sur leur territoire", a rappelé Jean-Luc Bléher, aire de Guer et président d'Oust à Brocéliande communauté (OBC), à qui la compétence a été transférée. "L'aire est positionnée pas trop loin du centre-ville, permettant aux enfants de se rendre à l'école et de créer du lien social. C'est important d'éviter la désocialisation des familles."
Entrant dans un cadre juridique précis, la création de cette aire réglementée "me permettra d'exercer pleinement mes pouvoirs de police judiciaire en cas de stationnement illicite et de faire respecter l'odre public". Une convention a été passée entre OBC et Soliha, revenant à 19 000€ annuels pour l'intercommunalité. "Dans le département, les communes ont joué le jeu sur l'accueil de ces aires, conformément à l'élaboration du schéma départemental. Il est important d'accompagner ces populations, même si ce n'est pas toujours simple", s'est félicité Yannick Chesnais, conseiller départemental, vice-président au logement du conseil départemental, président de Soliha.
Raymond Le Deun, préfet, était en visite toute la journée à Guer. Le représentant de l'État a rappelé "qu'avant la loi Besson, votée à l'unanimité des groupes politiques de l'époque, la situation était ingérable pour les pouvoirs publics. Au premier rang desquels les communes, mais aussi l'État et la gendarmerie."
Le préfet s'est félicité de la décision "courageuse prise par la communauté de communes de financer un tel investissement. On offre ainsi au gens du voyage un cadre d'habitat digne et adapté à leur mode de vie. Faire la guerre aux gens ne mène à rien. Il fut choisir la voie de l'intégration et de l'apprentissage."
Article publié par le Ouest-France, le 01 mai 2018